Direct Agaura

Faisons le point sur la facturation électronique

Publié le 01 oct. 2025 | # Fiscal

Partager :

La facturation électronique n’est plus un horizon lointain : c’est une réforme majeure qui va transformer en profondeur les échanges commerciaux en France. Concrètement, toutes les entreprises seront concernées, de la micro-entreprise à la grande société, qu’elles facturent des clients privés ou publics.

Vous souhaitez savoir ce qui va changer, quand, comment s’y préparer, et pourquoi il ne faut surtout pas attendre la dernière minute ? Cet article vous apportera la réponse à ces premières questions.

Pourquoi cette réforme ?

L’objectif affiché par l’État est triple :

  • Lutter contre la fraude à la TVA, en automatisant le contrôle des transactions.
  • Simplifier la vie des entreprises, en réduisant les ressaisies et les erreurs grâce à des factures numériques structurées.
  • Améliorer la visibilité économique, car les données collectées permettront un meilleur suivi de l’activité des entreprises et de la trésorerie publique.

Autrement dit, il ne s’agit pas simplement de remplacer un PDF envoyé par email par une « facture numérique ». La réforme impose une transformation structurelle des processus de facturation.

Qui est concerné ?

La facturation électronique concerne l'ensemble des entreprises assujetties à la TVA, quel que soit leur chiffre d'affaires, leur forme juridique, leur secteur d'activité ou leur régime d'imposition.
Les entreprises bénéficiant de la franchise en base de TVA doivent également se conformer à la réforme.

Le calendrier officiel

Deux étapes clés sont fixées :

1er septembre 2026 :

o Obligation pour toutes les entreprises concernées d’être capables de recevoir des factures électroniques.

o Obligation d’émettre pour les grandes entreprises et les ETI concernés.

1er septembre 2027 :

o Obligation d’émettre des factures électroniques pour toutes les autres entreprises concernées : PME, TPE, micro-entreprises.

En résumé : dès septembre 2026, même la plus petite entreprise devra être en mesure de recevoir une facture électronique. L’émission sera généralisée à l’ensemble des entreprises un an plus tard, en 2027.

Ces échéances sont définitives. Elles ne seront pas repoussées, et les entreprises doivent s’y préparer dès maintenant.

Comment ça marche ?

La facturation électronique repose sur deux piliers :

Les plateformes

Le Portail Public de Facturation (PPF) :

o Géré par l’Etat via Chorus Pro

o Déjà utilisé pour les relations avec l’administration (B2G), elle reste obligatoire pour les factures destinées au secteur public.

o Il centralise les données de facturation à des fins fiscales et statistiques.

 

Les Plateformes Agréées (PA, anciennement appelées Plateformes de Dématérialisation Partenaires)

o De nombreux éditeurs logiciels ou prestataires se sont portés candidats pour obtenir l’agrément de l’Etat.

o Rôle : réception, transformation et transmission des factures entre entreprises et vers l'administration fiscale en garantissant que vos factures soient conformes, sécurisées et correctement transmises.

o Elles pourront offrir des services additionnels (conversion de formats, archivage, suivi, reporting, …)

 

Les formats

· Les factures devront être structurées suivant des standard déjà connus (UBL, CII) ou dans un format mixte (Factur-X : PDF + données structurées).

· L’objectif est que la facture soit lisible automatiquement par les logiciels comptables et par l’administration fiscale.

 

Quels changements pour les entreprises ?

Passer à la facturation électronique n’est pas seulement une obligation technique : c’est une évolution qui touche l’organisation interne.

· Émission des factures : fini l’envoi de PDF simples par email ; la facture devra être émise depuis un logiciel compatible et transiter par une plateforme ou retraitée directement par la PA si elle propose le service.

· Réception des factures : vos fournisseurs vous enverront des factures électroniques. Vous devrez être capable de les recevoir, de les intégrer et de les traiter dans vos systèmes.

· Archivage : les factures électroniques doivent être conservées dans un format sécurisé, immuable et accessible pendant plusieurs années, conformément aux obligations fiscales. On parle ici d’archivage légal.

· Suivi et traçabilité : chaque facture aura un suivi de statut (émise, transmise, reçue, rejetée, payée), ce qui apporte plus de visibilité mais impose de nouveaux réflexes.

 

Les avantages… si on s’y prend tôt

Même si la contrainte est forte, la réforme peut avoir des effets positifs :

· Moins d’erreurs : les formats structurés réduisent les risques de doubles saisies ou d’oublis.

· Gain de temps : intégration directe dans les logiciels comptables.

· Meilleure trésorerie : suivi en temps réel des factures émises et reçues.

· Archivage simplifié : plus besoin de stocker des piles de papiers.

Mais ces bénéfices n’apparaissent que si les entreprises anticipent.

 

Les risques si vous attendez la dernière minute

Beaucoup d’entreprises se disent : « J’ai le temps, je verrai ça plus tard ». Grave erreur.

Disponibilité des prestataires :  Anticiper la mise en place de la facturation électronique, c’est s’assurer d’un accompagnement sur mesure et sans stress. En vous lançant tôt, vous bénéficiez d’une écoute privilégiée et de délais confortables pour choisir les solutions les plus adaptées à votre entreprise. À l’inverse, plus la date limite approchera, plus les prestataires seront sollicités — et moins il sera facile d’obtenir un suivi personnalisé.

Maîtrise des coûts :
Agir dès maintenant, c’est aussi préserver votre budget. Les prestataires ont aujourd’hui le temps et la capacité d’offrir des tarifs compétitifs et des services optimisés. En revanche, à mesure que la demande augmentera, les prix pourraient grimper et les solutions “de dernière minute” s’avérer moins flexibles. En anticipant, vous gardez la main sur vos choix et vos dépenses.Risque opérationnel : Si vous n’êtes pas prêts au moment de l’obligation, vous ne pourrez plus émettre ni recevoir correctement vos factures. Conséquences : retards de paiement, tensions avec vos clients ou fournisseurs, risque de pénalités fiscales.

Par où commencer ?

Voici une feuille de route simple pour toute entreprise, petite ou grande :

  • Faire l’inventaire : combien de factures émettez-vous par mois ? Combien en recevez-vous ? Quels sont vos principaux clients et fournisseurs ? Est-ce que vos factures sont conformes et comportent toutes les données obligatoires ?

  • Identifier vos outils actuels : utilisez-vous déjà un logiciel de facturation ou de comptabilité ? Est-il compatible avec la réforme ?
  • Se rapprocher de votre éditeur : interrogez votre fournisseur de logiciel : sera-t-il agréé ? Proposera-t-il un raccordement à une plateforme ? Quel sera le coût ?
  • Définir des procédures internes : qui valide les factures ? Comment gérer les acomptes et avoirs ? Qui contrôle les flux ?
  • Former vos équipes : sensibilisez-vous, ainsi que vos collaborateurs, dès maintenant aux changements à venir.
  • Tester : mettez en place un projet pilote sur quelques factures, avant la généralisation.

 

Agir dès maintenant

La facturation électronique n’est pas une réforme lointaine : elle arrive dès septembre 2026 pour la réception, puis septembre 2027 pour l’émission généralisée.

Les entreprises qui s’y prendront tôt auront l’avantage :

· Elles pourront choisir sereinement leur solution,

· Former leurs équipes progressivement,

· Eviter le souci de la saturation des prestataires à l’approche des échéances.

Ne remettez pas à demain ce qui doit être préparé dès aujourd’hui. La facturation électronique est un tournant majeur : transformez cette contrainte en opportunité pour moderniser vos processus et gagner en efficacité.

Inscription à la Newsletter

Vous devez valider avant d'envoyer

À lire également

Voir tous nos articles

AGAURA accompagne plus de 18 000 petites entreprises et associations

Rejoignez-nous !

Icône flèche